Quelle Europe ?

Décevante Europe

 

            Comment un projet d'avenir aussi porteur d'espoir que celui de concrétiser pas à pas les rêves de Victor Hugo, à savoir la construction d'une fraternité réelle entre les peuples et les nations d'Europe, a-t-il pu, au cours des années, se dévoyer au point qu'il semble totalement abandonné, tant il reste une mosaïque d'états désunis et égoïstes ?

            Nous avons approuvé le traité de Maëstricht, pensant qu'il allait dans le sens de la pensée hugolienne. Au moment de l'Euro, nous avons acquiescé au fait que la monnaie unique constituait, paraît-il, le pas indispensable vers une Europe sociale, Europe sociale dont nous n'avons pas vu malheureusement, aucun début de commencement d'ébauche.

            Aussi avons- nous voté oui, non ou blanc en 2005 sachant que le vote des Français ne changerait rien au compresseur néolibéral et nous ne nous sommes pas trompés puisque ce vote n'a jamais été pris en compte.

            Aujourd'hui, l'anglais Cameron*, aussi stupide que l'anglaise Thatcher était réactionnaire, propose de faire sortir la Grande-Bretagne de l'union. Pourquoi pas d'ailleurs ? Il est un frein à la construction européenne qu'il tire vers le bas, vers ce modèle néolibéral qui est à l'origine de la crise, avec la bénédiction de la nullité Merkel et des autres chefs d'état dont le courage politique semble absent.

            Cameron dont le pays est dans une situation peu enviable ne cherche, par ce qui s'apparente à du chantage, qu'à lui faire faire des économies, mais sur le dos de ses voisins. C'est élégant.

            Que peut faire le Président Hollande dans ce foutoir ?

            Rien ou si peu : a-t-il un allié avec lequel il pourrait infléchir la mauvaise direction prise par l'Europe ? Non. Devait-il élever la voix et refuser un budget en baisse ? Nous le pensons, on a vu qu'il n'était ni mou, ni flou, ni indécis, il aurait donc pu se faire entendre fortement.

 

            Dire aux Français que la politique agricole commune est préservée est une chose, mais omettre de préciser qu'elle l'est par le sacrifice des ambitions communautaires dont le développement économique et le volet croissance sont les piliers de la réussite, en est une autre.

           

            Pour le coup, mon cher François, tu comprends que nous ne soyons pas contents, contents. On est un peu loin des discours de campagne et il faut l'avouer clairement, sans avoir peur de dire là où il y a progrès et là où il y a renoncement. Ce serait moralement satisfaisant.

 

            Quant à nous, nous pensons que :

 

             L'Europe ne doit pas être une zone de libre échange.

             L'Europe ne doit pas être l'endroit où les multinationales font la loi,

             L'Europe ne doit pas être le lieu où les lobbies de toute nature prospèrent,

             L'Europe ne doit pas être le royaume du fric, du fric et du fric,

            L'Europe ne doit pas être à la botte des marchés, (ces fameux marchés qu'il ne faut pas décevoir, qu'il faut bichonner, qu'il ne faut pas encadrer, réglementer puisqu'ils se régulent d'eux-mêmes, nous disent les néolibéraux. Malgré la crise dont ils sont responsables, ces mêmes néolibéraux persistent à nous ressasser les mêmes croyances stupides. Disons stop ! )

            

             L'Europe doit être le lieu de projets collectifs,

             L'Europe doit être au service des peuples, pas de la banque et de l'agiotage,

             L'Europe doit être laïque, protectrice, sociale.

 

 

 

 

 

* Cameron peut jouer les fiers-à-bras. Voilà que la note de la Grande Bretagne vient d'être dégradée par une des 3 agences de notation qui ont fait la une du temps de notre regretté sauveur au petit pied.



24/02/2013
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